CRITIQUE
A côté de la VF, les inconvénients du film restent
donc:
-des menus parfois très difficiles à lire du fait de
leur taille
-des bonus râtés par rapport à la version US
L'animé condense par ailleurs l'histoire, ce qui peut au
premier abord décevoir ceux qui auront lu le manga.
Normal pour une oeuvre de plus de 2000 planches.
En effet, toute la partie sur l'Empire d'Akira est éludée,
ce qui donne moins d'importance à certains personnages
comme Lady Miyako (celle-ci doit apparaître en tout
moins d'une minute dans le film).
De même, l'apparition d'Akira est modifiée, la
rencontre Kaneda/Kei ainsi que Tetsuo/Kaori diffère,
certaines scènes présentes dans le manga et qui le sont
dans l'animé sont mélangées pour donner de la cohérence
à un récit autant recomposé.
Le plus énervant restent les erreurs de la VF: les noms
de certains personnages sont modifiés: Kaneda devient Kénéda
et Yamagata est transformé en Yama. Ce n'est pourtant
pas pire que la traduction française des 14 tomes chez
Glénat où l'on en arrive à confondre Kai et Kay (traduits
à la place de Kei et Keisuke).
Cependant, les idées majeures sont très bien concentrées.
Otomo n'a pas en vérité fait un résumé de son manga,
il a totalement remanié sa construction pour garder
l'essentiel.
L'opposition Kaneda/Tetsuo reste présente et la question
du devenir de l'humanité est développée à travers les
pouvoirs de Tetsuo, jeune délinquant paumé dans un
futur sans intérêt. Otomo garde cette idée maîtresse:
un monde où la violence et la corruption sont légion,
un monde où la jeunesse est perdue et sans famille,
obligée de survivre et de grandir trop rapidement.
L'idée d'Otomo était de montrer le passage de cette
jeunesse vers l'âge adulte, malgré les difficultés.
L'amitié des personnages en sera modifiée, tout comme
dans la vie réelle, les liens changent dans l'adversité.
Et surtout, Otomo démontre que pour construire un
nouveau monde, il faut détruire l'ancien. C'est ce
qu'apprend Tetsuo, en devenant l'ennemi de Kaneda et en
essayant de chasser ses démons.
Il n'y a pas grand chose à dire, Akira reste un des plus
grands films d'animation japonais, tout simplement parce
qu'il est de qualité et car c'est un des premiers à
avoir percé en France. Film à gros budget en 1988, il bénéficie
d'un bande son très originale: Geinoh Yamashiro a mélangé
les genres pour concorder avec cet univers futuriste et déglingué.
Des effets visuels inédits ont été crées pour l'animé
et la pellicule de 70 mm permet un rendu parfait des détails.
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